Vallée de la Julienne NL-EN

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Restauration de milieus ouverts dans la vallée de la Julienne

La Vallée de la Julienne est caractérisée par ses paysages vallonnés où forêts et milieux ouverts s’entremêlent. Les cartes historiques de Ferraris (1777) montrent les versants occupés par des vergers et les fonds de vallées par des prairies fauchées. Là où le relief devient accidenté, souvent sur les versants exposés à l’ouest, des forêts feuillues se sont développées. Tel était le paysage de la région autrefois. Au cours du temps, les vergers ont progressivement disparu et cédé leur place à des prairies intensives ou des forêts de conifères. Les fonds de vallée, ainsi que certaines forêts feuillues, ont généralement été abandonnés ou transformés en boisements exotiques.

La parcelle devant laquelle vous vous trouvez a aussi été transformée au fil du temps. Historiquement un verger, elle fut convertie en forêt de mélèzes à la moitié du 20^ème siècle entrainant ainsi une perte de biodiversité considérable !

Malgré cela, en raison de son haut potentiel de richesse biologique, la Vallée de la Julienne a été désignée Site de Grand Intérêt Biologique et fait partie du site Natura 2000 « Basse Meuse et Meuse mitoyenne » (BE33004)

Les espèces caractéristiques de la vallée de la Julienne

Les chauves-souris : La Vallée de la Julienne est un endroit particulièrement fréquenté par des mammifères discrets et peu connus, les chauves-souris. Les chauves-souris affectionnent particulièrement les milieux riches en éléments bocagers qui leur permettent de se déplacer dans le paysage pour se nourrir et qui leur servent d’abri. Les populations de chauves-souris se portent mal à l’échelle wallonne car elles ont été victimes de la disparition drastique des vergers dans la région.

Une autre espèce qui a aussi souffert de la transformation du paysage est le lucane cerf-volant.  Plus grand coléoptère de Wallonie, le lucane tire son nom de la ressemblance de ses grandes mandibules avec des bois de cerf. Cet insecte, tout comme les chauves-souris, apprécie les milieux riches en haies, en lisière et les vergers lorsqu’ils sont bien exposés. Principalement liée à la présence de bois mort en contact direct avec le sol, cette espèce est devenue rare et menacée tant à l’échelle locale qu’européenne. Des populations relictuelles subsistent toutefois dans la vallée de la Julienne.

Comment accueillir à nouveau les espèces ?

Pour permettre à ces espèces rares et menacées de se redéployer dans leur bastion d’origine, des mesures de restauration d’habitats s’imposent. Dans le cadre du Programme wallon de Développement Rural, la commune de Visé a bénéficié d’un subside pour convertir le peuplement de mélèzes en une prairie maigre et en verger. L’abattage des arbres, le broyage des souches et un semis de fleurs ont été réalisés. Une vingtaine d’arbres fruitiers ont été plantés pour créer un petit verger sur la zone de plateau. Des clôtures ont été installées pour permettre le pâturage par des moutons ou des chèvres. Une gestion par pâturage permet de garder le milieu ouvert et, les matières fécales du bétail attireront des insectes dont se nourrissent les chauves-souris. Enfin, les arbres maintenus en lisières et les tas de branches disposés au sein du site constitueront des sites de pontes idéaux pour la femelle du lucane cerf-volant.